mardi 11 janvier 2011

Barney's Version ou comment mesurer la grandeur d'un homme

Si je vous demande: Nommez-moi des artistes québécois ayant une rayonnement international, spontanément vous direz: Céline Dion, Robert Lepage, Guy Laliberté. En se creusant un peu les méninges, on ajoutera: Riopelle, Léonard Cohen... mais peu citeront Mordecai Richler. Ce romancier polémiste, essayiste, juif anglophone est pourtant bel et bien un ambassadeur du Québec.

The Barney's version mettant en vedette Paul Giamatti et Dustin Hoffman fut tourné à Montréal, lieu même où se déroule l'intrigue du roman.


L'histoire en une phrase: La vie de Barney, mécène et producteur de télévision, un homme de coeur mais bourré de défauts, dans sa quête du bonheur.


Comparé aux films d'Aronofski, Boyld et Coen qui ont meublé les écrans de cinéma durant le temps des Fêtes, cette réalisation de Richard J. Lewis peu paraître conventionnelle. Mettre en scène 40 années dans la vie d'un homme n'est pas une entreprise facile. Lewis évite les maquillages excessifs, ses personnages vieillissent sobrement. Mieux encore, ses personnages nous donne l'impression d'exister réellement et ça, c'est la marque d'un grand auteur. Je ne parle pas ici de Lewis mais de Richler. La personnalité de Barney, ses qualités, ses défauts, ses manies sont le fruit d'une fine observation du genre humain. Quant à l'histoire de cette vie, elle est peuplée de grands et de petits moments, parfois tristes, souvent drôles mais toujours significatifs.


Le réalisateur s'efface humblement derrière ses personnages, offrant la part belle du lion à ses comédiens. Paul Giamatti rend attachant un homme qui aurait pu facilement devenir antipathique. Dustin Hoffman nous fait bien rigoler dans le rôle du père, ancien policier de Montréal, reste vif malgré une vie marquée par les déceptions. Quant à ses femmes, Rosamund Pike, Minnie Driver et Rachel Lefèvre, elles sont les 3 pendants féminins de la personnalité de Barney.


Difficile de ne pas être ému par cette vie bien remplie, par la perspicacité de l'auteur à souligner les traits fondamentaux d'une personnalité et montrer comment l'intelligence est parfois impuissante devant les impératifs de la vie.


3/5.

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