lundi 20 décembre 2010

TRON: Matrix legacy


Le premier "Tron" avait marqué son époque sans parvenir à traverser l'épreuve du temps. Réssuscité artificiellement par la promo de la nouvelle mouture, forcé d'admettre que "Tron legacy" doit plus à Matrix qu'à son prédécesseur.


L'histoire en une phrase: Le fils de Flynn, catapulté dans le monde virtuel conçu jadis par son paternel, doit survivre aux épreuves du jeu tout en essayant de ramener "papa" dans le monde réel.

Vu en IMAX 3D, le film est irréprochable au plan visuel, exit le visage en CGI du "jeune" Jeff Bridges, les effets spéciaux à la fine pointe de la technologie donnent vie et forme à un univers aussi spectaculaire qu'envoûtant. Les 45 premières minutes du film sont franchement divertissantes et on aurait aimé que ça continue.

Malheureusement, les créateurs ont voulu marcher sur les traces de brother (et maintenant sister) Wachowski. En effet, l'ombre de Matrix plane sur cette production Walt Disney d'un bout à l'autre. Certes l'esthétique fluo remplace le look gothique de Néo, mais on ne s'y trompe pas. Le premier emprunt nous offre par ailleurs un des plus beaux moments du film lorsqu'on se retrouve dans un bar branché où Daft Punk en sont les D.J. Le maître des lieux (Micheal Sheen déjanté à souhait) est une variation amusante et survoltée du Mérovingien incarné par Lambert Wilson dans Matrix.

Alors que le "Tron 1982" cherchait principalement à respecter la logique interne d'un réseau informatique, "Tron Legacy" prétend réfléchir sur "le pouvoir et les limites du créateur face à sa création"... Le personnage de Flynn (Jeff Bridges peu convaincu) est élevé ni plus ni moins au rang d'un "Dieu" se posant des questions sur l'univers qu'il a créé.


Ce n'est pas d'y hier que la S-F flirte avec la métaphysique. 2001 Odyssée de l'espace avait pavé la route. Star War lui a donné ses lettres de noblesse. Et Matrix en a fait une convention du genre. Mais pour atteindre la "conscience" du spectateur, il ne suffit de lancer de grandes idées...il faut lui permettre d'appliquer ces "grandes idées" à sa propre vie. La force (sic) du 1er Matrix, c'était de nous dire: "Votre vie est le fruit de vos perceptions. Changez votre vision du monde et votre vie changera"...pour bons nombres des spectateurs, ce fut une révélation ! Un peu comme le "Carpe Diem de "La société des poètes disparus" quelques années auparavant.

De voir le "Big Lobowski" gindre parce qu'il a créé un monstre en voulant atteindre la perfection (sur ce point, Black Swan est mille fois plus pertinent) est d'un ennui mortel. Pire ! Ce film de courses-poursuite dans les labyrinthes de la technologie est constamment interrompu par de longues discussions pseudo-philosophiques. Peut-être était-ce pour donner à Bridges suffisamment de répliques afin qu'il accepte de reprendre son rôle, qui sait, mais cet aspect du film n'en reste pas moins long et inutile. Au lieu d'amener de la profondeur au récit, il souligne son côté artificiel.

Au final, on sort du film avec le sentiment d'avoir vu un grand spectacle un peu ennuyeux.

Reste la musique exceptionnelle de Daft Punk qui provoque chez le spectateur l'irrépressible syndrome de la "bubble head"...

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