La quête d’un réalisme visuel, saint graal hollywoodien s’il en est un, a atteint son apogée en 1998 sur les plages de Normandie grâce à Steven Spielberg. On a tous été dans la boue avec Tom Hanks, témoin de cette barbarie, certains ont même vomi leur trippes en voyant le film. Avant cela, il y avait eu Das Boot et Stalingrad, mais ceux-là ne prenaient pas l’Histoire par le bon bout de la lorgnette. En d'autre terme, nul besoin d’être un historien pour en savoir long sur la WWII, la culture populaire s’en est chargée.
Aujourd’hui, c’est Brad Pitt
qui débarque. En vérité, c’est sa deuxième incursion derrière les lignes
ennemies mais sous la coupe de Tarantino, il ne portait pas le flambeau du réalisme.
Cette fois, c’est pour de vrai ! À bord
de son tank mal foutu, lui et son équipe mal embauchée devront traverser
l’enfer, hum je veux dire l’Allemagne nazie, pour libérer le monde ! Disons-le, Fury roule sur des sentiers plus
battus que glorieux. Loin d’être un film-événement, il s’agit plutôt d’un
produit manufacturé, solide dans son ensemble avec une bonne valeur de revente.
Malgré tout, l'épopée du sergent Wardaddy mérite 3 étoiles
et demie. Mission accomplie, pourrait-on dire. C’est un bon film de guerre,
captivant du début jusqu’à la fin, avec ses moments forts, ses déchirements,
ses morceaux de bravoure et ses valeureux guerriers tombés au combat. Brad Pitt
incarne à lui seul le drapeau américain. Shia Leboeuf, égérie d’Indiana Jones,
Gordon Gekko et Optimus Prime, entre officiellement dans la catégorie des vétérans. Chaque acteur défend son personnage
avec intensité et le sort de tous et chacun finit par nous intéresser.
J’avais peur d’aller voir un
autre film de David Ayer. Ses dernières tentatives me sont restées sur l’estomac (Sabotage, End of watch). J’anticipais
avec inquiétude son approche jeu vidéo.
Elle est là, effectivement, bien qu’enrobée d’une touche de classicisme qui lui
va comme un gant. L’école Spielberg s'est avérée formatrice. On pourrait même parler
d’une certaine maturité. En sommes, Fury a passé l’épreuve du feu. C’est le
genre de film déjà-vu qu’on voudrait revoir.
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