jeudi 7 avril 2011

BUMRUSH: The Expendables vs Boyz N' the hood

Michel Jetté avait pris tout le monde par surprise avec "Hochelaga", voyage initiatique d'une recrue au pays des motards criminalisés. Son "Histoire de pen" était moins percutante mais tout aussi cinglante. Avec Bumrush, Jetté hésite entre l'étude sociologique des milieux criminels (sa marque de commerce) et le film d'action typique des années 80. Mauvais mélange...

Alors qu'un gang de rue tente d'infiltrer son établissement, le propriétaire d'un bar de danseuses fait appel à ses veux potes, d'anciens vétérans de l'armée, pour faire le ménage au sein du crime organisé.

Il y a deux volets à ce film. D'une part, l'étude sociale du monde criminel auquelle Michel Jetté nous a habitué. La hiérarchie des gangs, l'enjeu des territoires et leurs méthodes peu orthodoxes composent une toile du fond riche et fascinante. Le problème vient des personnages principaux, les bons gars, ces ''videurs'' plus grands que nature, modelés sur les ''action heros'' de nos voisins du sud. Ces ''gros bras'' ne collent tout simplement pas avec le reste du film. On dirait ''the Expendables'' contre ''Boyz n' the hood''. Avec une dégaine à la Bud Spencer, Pat Lemaire et ses ''frères d'armes'' se battent comme Steven Seagal, manient les armes comme Rambo et causent comme Patrick Swayze dans Road House. On a presque droit au fameux : ''Cette fois-ci, c'est personnel ! ''.

Michel Jetté n'a jamais été reconnu pour sa direction d'acteurs. Plusieurs répliques sonnent fausses, à l'image de cette mise en scène tapageuse. On se demande où Michel Jetté voulait en venir. Ni film d'action, ni film d'auteur, Bumrush tire dans toutes les directions sans toucher quoi que ce soit.

C'est dommage dans la mesure où la cinéma québécois produit peu de films réalistes sur le milieu criminel et les précédentes oeuvres de Michel Jetté avaient l'avantage de poser un regard personnel sur un univers brutal et omniprésent dans notre paysage médiatique. Espérons qu'il reviendra à ses premières amours au lieu de lorgner du coté d'Hollywood.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire