jeudi 14 avril 2011

Quand vulgarité rime avec originalité...ou presque

"Son altesse" essaye d'être à la fantasy ce que Austin Powers fut à James Bond, c'est-à-dire une parodie scabreuse où les codes du genre sont avalés tout rond pour être ensuite expulsés sous forme de jokes scatologiques. Ici, toutefois, ce sont les perversions sexuelles qui sont à l'honneur... et pas les moindres. Repoussant les limites de la vulgarité dans l'espoir de nous faire rire, les créateurs du film ont choisi la provocation comme cheval de bataille. Dépourvu de créativité mais non d'audace, "Son altesse" pourrait aussi bien gagner le razzies du pire film de l'année que devenir un film culte. Allez savoir.

Résumons: Un preux chevalier, accompagné par son frère aussi taré que libidineux, vole au secours de sa fiancée enlevée par un méchant sorcier.

À voir son casting prestigieux, ses effets spéciaux réussis et son budget respectable, on se dit que le projet devait susciter beaucoup d'espoir chez les producteurs. De fait, "Son altesse" n'est pas une comédie comme les autres. Sa proposition est audacieuse: être vulgaire jusqu'à la limite du 13+. Ceux qui trouvaient "American pie" culotté devront attacher leur ceinture avant d'aller voir  le fil de David Gordon Green (Ananas Express). La moralité n'a jamais eu si mauvais goût. L'objectif est clair: nous faire rire jaune, tourner les tabous en ridicule. Sodomie, pédophilie et castration sont au menu, le tout nappé d'un langage vulgaire. Cela dit, la présentation est impeccable: les décors, les effets spéciaux, même la réalisation n'est pas fauchée, ce qui est plutôt rare pour une comédie de cette acabit.

Malheureusement, plus le film avance et moins les rires sont nombreux. D'un part, on s'habitue au concept. D'autre part, la provocation oublie parfois d'être drôle, misant trop facilement sur le malaise pour déclencher le rire. Si James Franco nous amuse en preux chevalier, Nathalie Portman semble inconfortable dans ce "teenage movie" qui mise uniquement sur sa beauté. Quant à Danny McBride dans rôle du con, il n'a pas le talent d'un Jim Carrey ou d'un Will Farrell pour nous faire avaler ses pitreries.

En résumé, "Your Highness" ne se déguste pas, il s'avale tout rond. Au bout de quelques heures, il n'en restera probablement rien mais il est possible que l'envie vous reprenne quelques mois plus tard...en DVD.

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