dimanche 13 août 2023

Antigone, Sophie Deraspe, 2019


Résumé

Après avoir permis l’évasion de son frère de prison, lui qui fut injustement arrêté suite à la mort tragique de leur grand frère abattu à tord par les policiers, une adolescente découvre  les aléas du système de justice et polarise l’opinion publique par son attitude.  


Critique

Librement inspiré de la pièce de Sophocle, l’Antigone de Sophie Deraspe est hymne à la révolte des jeunes, une charge contre le système judiciaire et un plaidoyer pour l’inclusion sociale, mais le tout est si didactique et appuyé que l’émotion passe seulement si on adhère déjà à la vision peu reluisante que la réalisatrice dresse de la société québécoise. 


Les comédiens sont excellents, la prémisse est forte, la mise en scène est soignée et pourtant, quelque chose m’a profondément agacé dans le développement. Le film perpétue l’idée du méchant québécois de souche vs le bon immigrant émancipateur. Il y a bien quelques efforts pour nuancer, mais la plupart des adultes sont si procéduraux que les crimes des deux frères deviennent des moyens de survie dans une société déshumanisante. Les cris du coeur de l’héroïnes sont repris en choeur par ses partisans et forgent au final le propos du film.   


Je suis sévère, Sophie Deraspe fait du bon boulot, son adaptation d’Antigone est percutante par moments. Le film a représenté le Canada aux oscars et on comprend pourquoi, ce n’est pas facile de dépoussiérer un classique vieux  de 2500 ans et Deraspe a réussi. Elle a du talent et son film est rempli de qualités. C’est juste que je n’aime pas me faire faire la morale. 3/5


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